En septembre 1939 lorsque l'Allemagne entre en
guerre, les U-Boote ont à leur disposition deux types de torpilles: les G7a
(ou T I) et les G7e (ou T II). Ces deux torpilles de 53 cm de diamètre et 7
mètres de long emportent une charge explosive de 280 kg. Deux types de mise
à feu existent: la plus simple se fait par contact direct avec la cible, la
seconde, plus évoluée mais parfois défaillante, se fait par détection magnétique.
La T I, avec sa vitesse de 40 nœuds et son rayon d'action de 7,5 km, offre de
larges capacités tactiques aux U-Boote. La propulsion est assurée par la combustion
de paraffine et d'air comprimé. Ce système de propulsion thermique est en fait
un véritable handicap : lors de son trajet vers la cible, la torpille produit
un long sillage de bulles facilement repérable. De jour, ou par nuit claire,
le sillage peut informer les escorteurs de la présence d'un U-Boot, le faisant
ainsi passer de chasseur à gibier. La
T II, bien que moins performante (vitesse de 30 nœuds et rayon d'action de 5
km), ne connaît pas ce problème. La propulsion étant électrique, aucun sillage
n’apparaît après son lancement ; sa discrétion est donc bien supérieure. Pourtant
une contre partie existe : la nécessité de recharger les batteries oblige l'équipage
à sortir la torpille des tubes tous les 4 ou 5 jours, une tâche exténuante pour
l'équipage (les torpilles pèsent 1 tonne).
Ces deux torpilles, les plus utilisées au cours du conflit, ne sont ainsi pas
entièrement satisfaisantes. Les problèmes de mise à feu sont fréquents, certaines
torpilles n’explosent pas, d'autres explosent avant d'atteindre leur cible.
Leur stabilisation n'est pas au point non plus, parfois certaines font surface,
d'autres passent sous la coque du navire visé. Ainsi jusqu’en 1942 les torpilles
allemandes seront source de problèmes pour les U-Boote, parfois de magnifiques
cibles seront ratées, parfois elles les trahiront en révélant leur emplacement.
Fin 1942 la mise à feu magnétique de la T II est améliorée, la dénomination
de cette nouvelle torpille est maintenant T III. A cette même époque, des progrès
sont faits dans le système de guidage des torpilles avec l'apparition des systèmes
«Fat», puis «Lut». Le système «Fat» permet à la torpille, si la cible n'a pas
été touchée, d'entamer une série de cercles augmentant ainsi les chances de
toucher un navire du convoi. La première torpille équipée du système «Fat» est
la TI, plus tard des T III en seront aussi équipées. En 1943, est mis en service
le système «Lut». Ce système, semblable à «Fat», permet à la torpille d'accomplir
une série de zigzags. On imagine facilement ce qu'une torpille «Lut» peut faire
au sein d'un convoi lorsque celle ci est lancée depuis une position favorable.
«Lut» est monté sur des T IIIa (des T IIIa à batteries améliorées) puis sur
des T I. Ces nouvelles torpilles bien que pleinement satisfaisantes ne sont
pas aussi répandues que les classiques T I et T III.
La plus grande évolution se fait par l'introduction
des torpilles acoustiques, «Falke» et «Zaunkönig », après des recherches commencées
dès 1934 en vue de la destruction des navires de guerre. Le guidage se faisait
au son émis par les hélices de ces navires. Les défauts des autres torpilles
vont accélérer les recherches en ce domaine, désormais les navires de commerce
seront aussi visés. La première torpille acoustique est mise en service début
1943, elle est dénommée G7as «Falke» (ou T IV).
Sa vitesse est inférieure aux autres (20 nœuds) et sa charge explosive (274
kg) réduite par la taille de la tête acoustique. Fin
1943, une nouvelle torpille acoustique est mise en service : la G7a «Zaunkönig»
(ou T V), sa vitesse est de 24 nœuds mais son rayon d'action n'est que de 5,7
km alors que la «Falke» atteint les 7,5 km. La Royal Navy, inquiétée par l'apparition
de ces nouvelles torpilles, mettra au point une parade: le système « Foxer »
. Le «Foxer» est un appareil émettant un bruit visant à désorienter les torpilles
acoustiques; il est attaché à un long filin derrière les escorteurs épargnant
ainsi les navires du convoi. Ces torpilles, bien qu'étant le reflet d'une Allemagne
toujours capable de produire des engins géniaux, ne sont pas du tout satisfaisantes
; leur taux de réussite dépasse à peine les 10% (sur 700 torpilles lancées).
De plus, ces torpilles, attirées par le bruit des moteurs du U-Boot, revenaient
parfois vers le tireur!
Les allemands bien qu'étant à la pointe du progrès dans le domaine des armes sous-marine, devront se battre pendant toute la guerre avec des engins souvent défaillants, voire dangereux pour eux-mêmes. Les « Loups Gris » infligeront cependant de lourdes pertes aux navires alliés.
un grand merci à Tropergol qui a posté cet article sur le forum de M-S, dès son retour de mer je lui demanderai la permission “officielle” d’employer sa contribution.